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uNe PREMIERE POUR pASCAL!

C’est effectivement une grande première pour Pascal, première régate, première sortie sur DC20, premier envoi de spi et première sortie de l'année.

Je connais Pascal depuis quelques temps grâce à la magie d'Internet. Il est propriétaire d'un 590. Il avait répondu présent en son temps lorsque j'avais décidé de lancer le premier site sur le 590. Je suis passé au DC20 depuis, lui est resté fidèle au 590 mais il manque de concurrence sur la Rance. Arès, la mèque du 590, est trop loin pour lui.

Son coup de fil, nous a tout de suite "re brancher",

- que fais tu ce week-end Alain, pour ma part je serai du côté de Vannes ?

- je vais naviguer dimanche, nous avons la seconde régate des amis de Conleau. Le temps ne sera pas superbe mais si cela te tente, je peux prendre un quatrième sur le bateau. Rendez vous à 9h30 à la cale d' Arradon.

OK, j'y serai sans faute. .....................le rendez vous est pris.

Le vent souffle bizarrement ce dimanche matin. Il y a quelques jours, nous avons essuyé un 100 Km heure à l'entrée du Golfe du Morbihan et depuis, le temps est instable et orageux. Le vent de sud souffle en moyenne à force 4 mais les claques sous les nuages peuvent être assez fortes.

Nous faisons la route de Séné à Arradon sous GV haute et génois avec Pascalou (pour ne pas le confondre avec notre invité). Le bord de près est sympa et le bateau marche bien. Nous passons entre les Logoden pour changer. Habituellement nous les contournons car elles sont prises régulièrement comme marques de passage tribord ou bâbord et les courants les contournent. Mais aujourd'hui c'est jour de fête ..... dérive levée ... quand même!.

Devant Arradon, un zodiac s'approche de Papillon, le serpentaire d'Eric et nous croyons comprendre qu'il faut baisser les voiles pour aller à la cale. Nous abaissons donc le génois pour mettre le moteur, puis nous affalons la GV.

A la cale Pascal nous attend déjà. Il y a peu de monde mais 20 minutes plus tard le gros de la flotte sera là. Nous prenons une place en haut de la cale dérive relevée. Pile poil !!

La répartition des rôles sur le bateau est faite dès que Jacky, mon frère aîné est là. Il vient de Lanester pour cette régate dominicale. Pascalou, sera le N°1, Jacky le focquier et Pascal le N°4, tandis que je barrerai.

Je fais faire le tour du propriétaire à Pascal pendant qu'une averse d'orage se déchaîne dehors. Il est 10h et nous ne sommes pas encore partis. Le comité de course attend l'accalmie. C'est comme cela aux amis de Conleau, on ne se prend pas la tête outre mesure et c'est très bien ainsi car nous avons ainsi le temps de prendre un petit casse-croûte et un café.

Pascal est étonné de la taille de la cabine par rapport à celle du 590. Ce n'est effectivement plus la même catégorie de bateau. Le DC20 donne une impression de stabilité et de poids, il fait plus du double du 590. Pascal constatera que la grande GV du DC20 lui donne un caractère de régatier bien affirmé, caractère qu'il a conservé ....malgré ses quarante ans.

Nous décidons de partir sans plus attendre vers la bouée Piren où sera donné le départ du parcours 6 :

Piren, Brouel, Roche Colas tribord, Stibiden, Govihan, Brannec tribord, Roche Colas bâbord, Brouel, Piren tribord, Logoden tribord, Drennec tribord, cardinal ouest de Bouédic tribord, verte de Drennec bâbord, Logoden tribord et bouée Piren bâbord + bateau comité tribord pour finir. Nous ferons peut être deux tours mais j'en doute compte tenu de notre départ tardif.

Fait unique jusqu'alors, nous sommes les premiers à la bouée de départ. Le côté favorable de la ligne est sans nul doute à la bouée car nous sommes dans le trait du courant descendant et le vent me paraît aussi plus soutenu de ce côté du plan d'eau. La majorité des voiles sont pourtant au bateau comité mais bientôt Kaya se décale et vient à la bouée tribord amure ainsi que Véga, le first 26. Nous décidons de partir bâbord amure et de virer assez vite pour être devant la flotte. Nous sommes dix bateaux en HN de groupe inférieur à 11.

Mais comme d'hab, le départ n'a pas été extraordinaire, pas mauvais mais nous sommes derrière Kaya et j'ai du mal à régler le bateau pour le faire aller vite. Il me faut quelques longs bords pour entrer dans le match. Pendant ce temps, les deux serpentaires filent devant. Véga, le first 26 quillard, nous rattrape bientôt après le 360° que je lui ai demandé de faire pour plaisanter parce qu'il avait touché la bouée de départ... il a fait sa pénalité. Chapeau !, car bien évidemment personne ne porte réclamation dans le groupe des petits aux amis de Conleau. Nous sommes là pour régater sans se prendre la tête.

Nous sommes bord à bord avec un écume de mer que je ne connais pas dans cette remontée au près serré. Le vent est assez puissant. Mon chariot est légèrement sous le vent le plus souvent. Je mettrai du temps avant de le déborder plus largement malgré la gîte assez soutenue. "J'entends les conseils qui me reviennent : un dériveur marche à plat! Oui, oui mais avec ce vent à claques ce n'est pas facile de manier le chariot sans arrêt.

Nous passons la Roche Colas et remontons plus haut que la flotte qui va chercher le courant d'Arz. Nous irons le prendre aussi, mais un peu plus haut. Le tapis roulant est là, bien appuyé par un coefficient de 86. Pascal s'interroge sur l'équilibre longitudinal du bateau. Pascalou doit effectivement venir plus sur l'arrière pour éviter que le bateau ne pique trop sur l'avant. Cet équilibre n'est pas facile à sentir et cette question montre que Pascal n'est pas un néophyte.

En arrivant du côté de la pointe de l'Ours, (je conseille cette balade à pied pour les amateurs de marche sur la presqu'île de Rhuys), nous sommes encore bord à bord avec l'écume de mer qui marche bien dans le vent assez soutenu que nous avons. Nous sommes tous les deux largement décalés de la flotte et il est plus que temps de virer pour reprendre le courant. L'écume de mer prépare son virement et commence à virer. Nous virons aussi mais lorsque c'est fait nous constatons que l'écume de mer n'a pas viré. Tel un pro!?, il a fait semblant de virer afin de mieux nous couper la route tribord amure. Route collision, je dois abattre à plein au dernier moment pour passer au ras de son tableau arrière. Je suis tenté de lui rendre ce coup de Jarnac au prochain virement mais je me calme car la régate se joue devant. Stibiden passée, nous quittons le près serré et Plijadur donne toute sa mesure. J'aime cette allure. Je sens les changements d'orientation du vent et je commence à suivre les risées et à lâcher un peu d'écoute dans les rafales qui ne faiblissent pas. (J'ai complètement oublié ce léger lâcher d'écoute si utile par grand vent au près serré pour limiter la gîte lorsque le lof n'est pas suffisant!). A cette allure entre le près serré et le travers, l'écume de mer est rapidement lâché, nous ne le verrons plus!.

Allure royale pour nous, dérive en partie relevée, nous revenons doucement sur les deux serpentaires qui avancent super bien aussi!. Eric veut vraiment sa victoire et il n'a fait aucune faute jusqu'ici. Nous passons Govihan, les premiers, les gros sont déjà sous spi. Nous avons le spi préparé.......... bien évidemment du mauvais côté !!. Je propose d'attendre et de continuer au génois car nous avançons bien. Le vent s'amplifie à la pointe sud de l'Ile aux moines. Pascalou a trop envie de monter le spi pour rester l'arme au pied. C'est vrai que nous avons fait de gros progrès pour l'envoi du spi mais ici entre les îles, je crains le renforcement du vent déjà bien soutenu. Il faudra de plus aller vite et empanner dans la foulée car nous sommes très près de la côte. Le vent monte effectivement dans cette zone resserrée par les reliefs. L'effet venturi joue à donf !

Pascal n'a jamais navigué sous spi et encore moins envoyé un spi. C'est bien sûr aussi la première fois qu'il monte sur le bateau. Il y a des bouts partout : Drisses de génois et de spi, balancines, Hâle bas de spi et de génois, barbers ........si facile à confondre. Les manoeuvres de spi tranquilles par temps doux se compliquent vite lorsque le vent se met de la partie. Placer le tangon à la bonne hauteur, hisser le spi n'est pas facile dans ces conditions. Jacky veut trop en faire et se charge des deux bras de spi à la fois alors qu'il doit gérer uniquement l'écoute. Dans ces conditions, l'imprécision se paie cash. Le spi monte car les bras sont trop débordés. Les deux mains prises, Jacky ne peut reprendre le mou et le spi monte si haut, que rien ne va plus! Les bateaux au mouillage se rapprochent. Il faut empanner impérativement sans attendre. On empanne mais rien n'est près. C'est le cirque intégral. Les bouts se mélangent. Le spi débordé nous tire de trop sur le côté. Je demande d'abattre le spi que nous ne maîtrisons pas. Il ne descend pas et je finis par prendre le bras et le lâcher en grand. Ce n'est pas très réglementaire mais cela permet à Pascalou d'étouffer le spi et à Pascal de déborder la drisse.

Le coup de chaud est passé. On remet tout en ordre. Les bouts sont mis au clair. Les barbers que nous utilisons pour la première fois (encore une première) nous ont mis le sac. Nous passons au génois le courant contraire entre Brannec et l'Ile aux moines. Le bateau avance vite mais le courant est fort à cet endroit. Nous remontons au vent pour sortir du courant. La flotte des gros et les premiers petits sont sous spi plus bas.

A l'abri de Brannec, le vent faiblit. Nous continuons à remonter pour ouvrir l'angle de la descente. Bon les gars, on remet le spi ! En croisière, nous serions restés tranquillement sous génois mais nous sommes en régate !!

Cette fois on procède en ordre et la bulle du DC20 est en enfin en l'air, superbe. Les barbers sont repris et le spi est très, très stable avec ces accessoires. Nous prenons de la vitesse. C'est le pied !. Eric sur son serpentaire bleu marine est très loin devant. A priori on ne le reverra plus... mais qui sait ! Le serpentaire blanc est devant un peu plus bas. Le bateau marche bien. Il accélère dans les surventes. Je remonte un peu pour lui donner encore plus de vitesse dans les relatives acalmies. Nous marchons bien et vite. Le serpentaire blanc de Yohan marche très bien également. Au loin, on voit Eric partir au lof sous spi du côté de la Roche Colas. Il est trop descendu et cherche à remonter vers la bouée mais ce cap n'est visiblement pas évident sous spi. J'en déduits qu'il faut continuer à descendre en conservant un angle de 15-20 degrés par rapport au vent. Cela nous laissera le temps d'empanner largement au dessus de la bouée. Nous sommes maintenant à la même hauteur que Yohan que nous passons progressivement. On va empanner.

Pascalou, procède très, trop, rapidement au lâcher du bras, il est chaud le pascalou aujourd'hui ...! et je ne suis pas vraiment près à faire passer la GV. Manque de coordination évident. Un autre sac de noeuds en perspective. Après l'empannage de la GV, le spi reste dégonflé et s'enroule autour de l'étai. Nous ré empannons immédiatement pour que le spi se déroule. Nous échappons ainsi au cocotier. Un nouvel empannage dans la foulée et enfin nous sommes sous le bon bord, le spi gonflé. Malgré cette manoeuvre complètement ratée nous n'avons pas perdu trop de terrain. L'écart avec Eric se réduit progressivement. Nous marchons toujours bord à bord avec Yohan. Nous empannons bientôt sous la bouée Piren direction les Logogen. Nous sommes encore bord à bord avec Kaja et je ne résiste pas à l'envie de pousser notre "célèbre" cri de pirate auquel répond immédiatement l'équipage de Yohan. C'est super sympa. Nous revenons très vite sur Eric qui peine devant. Je décide une option au ras des Logoden sous génois car devant Eric a du mal à maîtriser son spi avec un vent qui refuse. Notre spi descend, nous sommes sous génois. Yohan prolonge un peu son bord de spi, et nous distance quelque peu.

Il passe très près des Logoden. On tente le même passage au ras de l'île, la zone de déventement apparaît peu importante et ainsi on évitera le courant contraire. Eric que nous avons repris ( comme quoi rien n'est jamais fait dans une régate) est à notre hauteur décalé de quelques mètres par rapport à l'île. Le bateau déventé continue sur son erre mais il ralentit bientôt et s'arrête complètement. Le coup de poker ne donne rien bien au contraire. Eric repart le premier. Yohan décolle à son tour et nous à 3-4 mètres, on est toujours collés. Pour 3-4 mètres de décalage, il nous faudra de très longues minutes pour partir à notre tour. Les bateaux à l'arrière contournent l'île et reviennent sur nous. Un first 22 nous passe. Les deux serpentaires sont loin devant. Un coup de canon retentit ce doit être le premier, Véga qui passe la ligne. Nous ne ferons donc pas deux tours. Il nous reste à remonter jusqu'à Bouëdic. La cardinale est virée, retour vers Drennec (ou Dronnec). On passe l'écoute à l'extérieur du hauban. La verte de Drennec est passée à toucher.

On enchaîne les virements de bords pour laisser les Logoden à tribord. La "régate est âpre ...!" Eric comprendra ce commentaire « barabaresque! » Plus loin les serpentaires filent et sont bientôt obligés de tirer un bord a priori assez difficile pour revenir vers la ligne d'arrivée. Je décide de tirer ce bord sans plus attendre pour conserver plus longtemps l'avantage du courant. Un first 211 nous suit quelques temps sans pousser son bord à fond, il finira derrière.

Le dernier bord est super sympa. On cape sur la bouée d'arrivée et on passe la ligne en plein milieu. Véga, le first 26 est passé depuis longtemps mais il a un fort rating. Hormis les deux serpentaires et Véga, je crois qu'il y a un autre bateau devant mais je ne suis sûr de rien. Je ne sais pas dans combien de temps arriveront nos poursuivants. Nous tablons sur une place entre 3 et 5 sur 10.

Nous nous dirigeons vers la cale d' Arradon. Yohan se met au ponton. Nous nous mettons à couple, bientôt imité par Eric.

13h30, c'est l'heure du casse -croûte. Cela fait 3h que nous régatons. La pause est la bienvenue. Tout le monde est très content et les commentaires à chaud vont bon train. Notre bord de spi (une fois le spi monté ...!) a été bon. Grâce aux barbers, nos progrès sont évidents dans la tenue du spi par vent établi. Notre près serré n'a pas été notre point fort avec ce vent à claques et je dois pouvoir aller plus vite en gérant mieux les risées et la gîte du bateau.

Au total, nous avons fait deux grosses fautes: l'une à l'envoi du spi à la pointe sud de l'île aux moines, envoi raté. L'autre sur notre coup de poker tenté au Logoden (mais il faut bien tenter des choses). On fera mieux la prochaine fois.

Jacky et pascal débarquent. Nous avons encore un grand bord pour rejoindre Moustérian au près.

Nous avons passé un super moment et c'est avec grand plaisir que j'ai navigué pour la première fois avec Pascal. Une autre première et je sais que ce ne sera pas la dernière.

J'ai rédigé cet article à chaud dans la soirée de dimanche. Les résultats sont maintenant en ligne. Nous sommes 4 ème sur 10. Véga, le first 26 quillard avait suffisamment d'avance pour faire deux et s'intercaler entre les deux serpentaires. Bravo à lui et bravo à Yohan qui une nouvelle fois fait premier ! Eric sur son papillon fait 3, il n'a pas gagné malgré une très belle course.

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Alain

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