Retour

Le National DC20 2025 à Carantec

Quand je me suis rendu il y a deux ans à Morlaix pour accompagner Benoît Douesnard qui souhaitait remettre à la famille Silvant une plaque commémorant l’entrée de « Bag Noz », le numéro 1 de la série, au patrimoine maritime, je n’en imaginais pas les conséquences. A l’exemple des restaurations que nous avions faites, beaucoup d’entre nous, adhérents de l’association, se mirent à revisiter leur bateau suivant en cela Stéphane et Hervé Silvant qu’un soudain regain d’intérêt, lié à cette réunion, amenèrent à en restaurer un exemplaire. Et Jean Baptiste Pataud, président du Yacht Club de Carantec, d’émettre dans la foulée l’idée de réaliser un National sur le site Morlaisien en l’honneur du Chantier Silvant.

Tout s’enchainait pour remettre le DC20 en vedette.

Je craignais cependant que, comme d’habitude, il n’y aurait que quelques propriétaires à faire le déplacement. Mais, l’engouement lié à la régate proche du chantier d’origine du bateau a fait grimper le nombre de participants jusqu’au chiffre record de treize. Qui plus est, les empêchements de Jean Louis, Bernard et Benoît, qui sont les habitués de nos regroupements, n’ont pas permis d’aller plus haut dans le succès.

Rendez vous était donc pris avec Jean Baptiste pour le 6 septembre en profitant de la régate Cormorans remontant la rivière de Morlaix. Grâce à son professionnalisme, l’organisation ne pouvait être que parfaite.

Carantec bénéficie d’une structure d’accueil adaptée, le camping des mouettes, où nous avons pu louer un bungalow confortable bien que minimaliste. J’avais embarqué dans l’aventure mon équipier favori, mon fils Charles, et un de ses amis, Bruno, avec qui nous avions gagné la régate de Groix l’année précédente.

Grande nouveauté cette année, Alain avait fait en sorte d’intéresser nos épouses avec la découverte du site, en particulier l’île Callot. Marie Silvant se proposait comme guide ce dont nous lui sommes infiniment reconnaissants

Les épouses emmenées par Marie à droite, manque sur la photo, Chantal, la photographe.

Au programme : Mise à l’eau avec remorque ou grutage le Vendredi après midi, remontée de la rivière de Morlaix, inscription le samedi matin, en régate samedi après- midi, parcours « banane » dimanche matin suivis d’un pique-nique sur Callot chez Antoine et retour à terre. Les conditions météo s’annonçaient venteuses…Beaucoup craignaient les cailloux, nombreux sur la zone, mais Stéphane avait distribué des cartes détaillées pour chaque bateau et le comité de course avait bien prévu, après quelques incertitudes, de rester dans des zones sûres.

Les voiles sont hissées, certains avec un ris, d’autres avec tourmentin…La tension monte sur la ligne pour un départ au prés avec bouée de dégagement pour éviter un départ sous spi plus scabreux vu les conditions de vent. Ces conditions vont d’ailleurs forcir petit à petit sous un beau soleil. La régate s’annonce animée avec cette « jolie brise »

A la bouée Plijadur passe en tête suivi de Diogène Cornebidouille

et Morvran qui aussitôt monte le spi pour revenir en deuxième position à la balise laissée à tribord en direction de l’île du Taureau au prés.

Le combat fait rage entre Plijadur, Diogène et Cornebidouille

Stéphane, le régional de l'étape fait tout pour remonter après un départ raté

Un peu après le Taureau Diogène passe en tête et mon équipage exulte ! Mais nous nous retrouvons en tête en n’ayant pas suivi les dernières précisions du parcours ce qui nous disqualifie pour ne pas avoir respecté le chenal. Nous le saurons plus tard…

Pour l’instant le bateau marche bien et mes équipiers en tirent le maximum, grand voile haute et petit foc. Virements de bord sur virement de bord notre avance grandit jusqu’à l’instant fatidique ou l’axe qui tient l’étai se rompt au ras du pont. Heureusement le mât ne tombe pas car nous sortions d’un virement et l’axe de sécurité du pied de mât a bien joué son rôle. Montage de fortune, nous rentrons sous foc seul vent arrière.

La régate continue pour les autres ..

Vent arrière après avoir passé la marque à Locquénolé, certains envoient le spi d'autres non. L'abri du haut de la rivière est trompeur. Les rafales à 25, 30 nœuds ne tardent pas à cueillir les bateaux au retour.

La question de l'envoi du spi pouvait se poser car deux bateaux chavirèrent : Nabab et Gabarlu qui malheureusement alla au fond très rapidement. Heureusement sans gravité puisque le bateau fut remonté sans dégâts quelques jours plus tard. Nabab s’en tira mieux puisqu’il resta à l’horizontale et fut vite redressé. Une réflexion s’imposera pour éviter ces aventures.

Sur la ligne, Plijadur s’impose suivi de Cornebidouille et Larissa.

Au total une régate musclée digne d’un National.

Le lendemain, la météo s’annonce encore difficile et le comité préfère laisser les bateaux à terre. Place à la promenade et au pique-nique somptueux sur Callot dans la maison familiale des Silvant..

Les bateaux sont remis sur remorque et chacun regagne son domicile avec des images plein la tête, le souvenir d’un accueil chaleureux et d’une organisation sans faille. Quelques uns prolongent par une visite de l'île de Batz et son somptueux jardin botanique. Le secteur est vraiment superbe.

Carantec redevient un pôle d’excellence du DC20

Philippe