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VAGABONDAGES

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Avant - Après

Forts du succès ( relatif…) du National DC 20 à Saint Briac en Octobre de l’année dernière, l’objectif était d’agrandir la flotte pour les prochaines manifestations de manière à pouvoir, enfin, constituer une flotte monotype au sein des futures régates. J’ai donc sauté sur l’occasion qui s’est présentée de prendre possession au nom de l’association d’un DC20 suisse récemment mis en vente pour un prix modique, justifié car bien abimé, et de le remettre en état. L’association pourrait en tirer à la fois un petit bénéfice et une unité supplémentaire.

Le DC 20 a cette facilité d’être facilement transportable et c’est donc avec ma remorque que nous sommes allés le chercher à Neuchatel, près de son lieu de construction à Estavayer le lac où nombre d’unités ont été construites par le chantier Perrisset. Alain et son frère Pierre me prêtaient la main et nous avons ainsi avalé les 1000 km en bonne compagnie. Rendez vous 14h au Yacht club avec Nicolas le propriétaire qui avait préparé le bateau à la grue. Un coup d’œil sous la coque nous montrait une bonne osmose, le safran était bloqué et le pont présentait une zone de délaminage sur babord…Nicolas nous avait prévenu qu’il y avait pas mal de travail à faire, au point que le bateau avait été refusé au contrôle technique obligatoire en Suisse. Qu’importe, nous arrosons notre acquisition au club house, bien reçus par les locaux autour d’un verre.

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Nicolas le vendeur, les deux frangins: Alain et Pierre, Philippe votre serviteur

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Retour dans la journée par les petites routes vers Besançon pour la nuit. Pas de problème de douane.


Il faut maintenant se mettre au travail et le bateau se retrouve au sec sous le hangar chez un ami cultivateur. Un coup de karcher et c’est parti :

la cage de safran est décapée et libérée des coquillages qui l’encombrent. La pelle dilatée par l’humidité sous son enveloppe plastique est mise à nue. Il faudra la laisser sécher. Les fentes seront obturées au mastic époxy et le tout poncé avant peinture de l’ensemble qui retrouve un aspect correct.

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Pendant ce temps Ponpon s’attache à refaire les vernis et je remets en état ce qui doit l'être.

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Un peu de sellerie pour les matelas de couchettes était nécessaire.

Reste la coque. Compte tenu de l’osmose un traitement radical sera appliqué par aérogommage sous pression puis le bateau confié à un professionnel pour refaire l’étanchéité à l’époxy suivie d’une magnifique peinture bleue nuit avec des œuvres vives blanches. Alain a tout expliqué sur le site mais je tenais à la qualité du travail que je ne me sentais pas pouvoir garantir.

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La partie babord du pont qui présentait une zone de délaminage du fait de deux trous de mèche mal obturés sera donc refaite. J’avais déjà pratiqué cette technique sur le toit de la cabine de « Diogène » (voir sur le site) : Il faut enlever la peau polyester à la disqueuse sans attaquer la peau inférieure, enlever le balsa mouillé sous-jacent, laisser un peu sécher au cas où il en resterait par mégarde et reconstituer le tout : On découpe une plaque en nid d’abeille à la dimension. Celle-ci sera collée à la résine époxy chargée, assurant une étanchéité parfaite et on recouvre par deux couches de tissus imbibées de résine. Puis une couche de gel coat.

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Enfin, il faut redonner une unité de couleur au bateau. Le pont sera entièrement repeint à la peinture « interdeck » grise sauf les bandes latérales et la coque dans un garage par un pro.

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Pas mécontent du résultat......

Il faut maintenant trouver un nom au bateau : Ce sera « Vagabond » en souvenir de ce périple jusqu’en Suisse et en espérant pour lui une longue route.

L’immatriculation du bateau reste à faire et sera l’objet d’un autre vagabondage, celui là dans les méandres de l’administration.

Désormais tout se passe par internet et je fais donc appel à la société « Bateau immatriculation » qui se charge de vérifier le dossier avant l’examen par les affaires maritimes. Il faudra plusieurs aller-retour postaux avant que ce dossier soit complet, le problème étant qu’il fallait mettre à jour les statuts de l’association de propriétaires, les faires signer en original, obtenir ensuite un certificat de conformité par le chantier constructeur, et j’en passe, tout cela pour s’entendre dire par les affaires maritimes de saint Malo qu’il manquait un certificat par une instance Suisse autorisée (… ?) et après avoir changé de bureau à Brest conclure que la Suisse n’était pas en Europe et que l’immatriculation n’était plus possible pour raison informatique… Je risquais de me retrouver avec un bateau impossible à faire naviguer !

La société en charge du dossier et compatissante trouva un autre pays plus complaisant pour faire rentrer le bateau en Europe. Sauf que, là-bas, ils ne connaissent pas les associations loi 1901. Donc dernière manœuvre : racheter à mon compte le bateau à l’association pour pouvoir l’immatriculer à titre personnel et pouvoir le revendre. Fin du vagabondage administratif !

Bon vent à Vagabond !

Philippe

Philippe