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"LA SAGA DE LA REMORQUE"

... adaptee au dc20

Remorque vue d'ensemble

Cela fait plusieurs années que j’essaye de trouver une solution polyvalente et autonome pour transporter le bateau, cette possibilité étant une des grandes qualités du DC20.

Certains critères sont nécessaires coté remorque :

  • Un PTAC de 1300kg simple ou double essieux
  • Une remorque cassante pour permettre la montée et la descente facile du bateau.
  • Une remorque à rouleaux centraux pour supporter le saumon
  • Un cheminement bien axé du bateau
  • Une bonne démultiplication du treuil si possible avec deux vitesses

Après avoir vécu longtemps avec une remorque dont le seul inconvénient était la trop faible démultiplication du treuil engendrant des efforts importants pour sortir le bateau. En outre le saumon venait buter sur le deuxième rouleau très difficile à passer. Mes amis regardaient cette performance de levage d’un air dubitatif et impuissant.

J’avais donc imaginé un système permettant d’augmenter le bras de levier de la manivelle. Il s’agissait d’un profil métallique la prolongeant et qui m’a donné satisfaction (cf autre article dans la même rubrique)

En revanche je n’ai jamais déraillé en descendant le bateau, celui-ci restant toujours bien axé, peut être en raison d’une forme de rouleau « diabolo » assez profonde.

Rouleau plus creux en haut

N’ayant plus de frein, le temps et la rouille ayant fait leur œuvre, j’ai préféré faire l’acquisition d’un nouveau modèle.

J’ai opté pour une remorque analogue, de marque Mecanorem, cassante, PTAC 1350 kg à rail de rouleaux central. L’avantage était une démultiplication avantageuse du treuil qui présente deux vitesses avec deux prises de manivelle. Plus besoin de mon prolongateur. La remontée du bateau s’en trouve nettement facilitée et le passage du saumon se fait plus facilement sur les premiers rouleaux. Il faut quand même s’y mettre un peu et l’âge du propriétaire peut poser problème sauf à opter pour un treuil électrique (v. plus bas).

Il vaut mieux garder la remorque attachée à la boule de la voiture si l’on ne veut pas être obligé de grimper sur son extrémité propulsée en l’air quand le bateau commence à monter.

Tout allait bien jusqu’à ce que je fasse descendre le bateau, le mien et celui des copains dont j’avais pris la charge. A trois reprises le saumon a déraillé de son axe et est venu frotter les supports métalliques des diabolos qui ne m’ont pas paru assez creux. En outre, à deux reprises, le premier rouleau qui est formé de trois éléments, a vu l’élément latéral s’éjecter sous la pression laissant le métal en contact direct avec la coque. Cet élément qui doit garantir le bon axe de descente du saumon n’est tenu que par un clip. Je l’ai ensuite ajusté avec une goupille transfixiante en attendant mieux.

La rondelle frein remplacée par une goupille

Bref, outre quelques entailles sans gravité facile à mastiquer, j’ai déploré une voie d’eau passée inaperçue au premier regard. Retour au chantier…

J’ai donc eu de longues discussions pour chercher avec le fabriquant le moyen de corriger ce vice de conception très préjudiciable. Nous avons opté pour la pose rapprochée de l’axe médian de deux chandelles de chaque côté, enserrant latéralement le saumon qui ne peut donc déraper sur le côté.

Les tests se sont avérés satisfaisants, le constructeur m’indiquant qu’il en faisait son modèle de référence pour les bateaux de ce type.

En ajustant les chandelles à rouleaux le plus bas possible sur les côtés de l’axe central sans que les rouleaux frottent sur celui-ci on obtiendra le réglage optimum pour le passage du saumon dans l’intervalle.

Du côté du bateau, la seule difficulté a été de régler le problème du becquet arrière qui venant frotter le sol, s’enfoncant dans le sable ou labourant la terre, rendait la montée du bateau difficile. Tourner à la manivelle le transfert sol-remorque du bateau est déjà assez difficile sans avoir ce problème de freinage par l’enfoncement de cet appendice dans le sol.

Bien sûr cela pouvait endommager l’appendice à long terme.

J’ai un moment imaginé de disposer en avant du becquet un rail guide métallique du type de ceux qui serve à supporter les motos. Mais l’essai n’a pas été concluant du fait de la difficulté de manipulation. J’ai également essayé d’adapter à l’arrière du bateau deux roues de zodiac mais elles n’ont pas supporté le poids. Avec Alain nous avons également imaginé différents systèmes d’adaptation de roues directement sur l’appendice mais le test n’a pas été mené.

En définitive j’ai conçu un sabot en bois fixé sur une demie planche de snowboard, sabot qui reçoit le becquet ce qui lui permet de glisser agréablement sur toute surface.

Le becquet arrière sera bien protégé par le sabot/surf qui glissera bien sans opposer de résistance à la traction. Le prototype peut être amélioré en creusant la partie arrière en forme de rail pour une mise en place du système à terre en le glissant sous le bateau. Une simple sangle passée dans le boulon transfixiant et serrée sur l’embase du safran le solidarise sans problème.

Reste la mise en œuvre qui demande quand même un peu de muscle et de savoir-faire.

Un treuil électrique serait certainement le bienvenu même s'il n’est pas obligatoire à condition que le treuil manuel comporte 2 vitesses avec une bonne démultiplication (deux axes d’emprise de la manivelle)

 

A la descente :

Si l’on veut mettre le bateau à terre sur un terrain plat, il ne sera pas possible de lever l’ensemble pour donner de la pente au bateau et le faire glisser.

Trois techniques :

  • Il faut amarrer le bateau sur les deux taquets arrière à un point fixe solide à quelques mètres. En avançant la voiture le bateau va descendre. Cependant, le piège est d’avoir des « queues » de chandelles qui dépassent sous la remorque. Lors de la descente elles peuvent se planter dans le sol si l’on ne va pas assez vite pour faire la manœuvre. Il sera alors difficile d’avancer. Sur la plage c’est un coup à patiner et s’enfoncer. Il ne faut pas être pressé par la marée. Il est donc nécessaire de scier les chandelles au raz des colliers de serrage pour que la remorque n’offre pas de résistance à l’avancée et ne pas hésiter sur l’accélérateur (avec modération tout de même).

Il faut veiller au réglage des chandelles arrière coupées au raz du collier 

  • Autre technique plus sophistiquée : faire marcher le treuil à l’envers. Il s’agit de l’utiliser pour faire reculer le bateau sur place. Pour cela attacher une aussière en boucle à l’avant du bateau, en la passant des deux cotés de l’anneau de traction s’il y en a un, lui faire faire le tour du premier rouleau et venir la fixer sur le crochet du treuil qu’on aura tiré au maximum. L’action du treuil fera reculer doucement le bateau. Cette technique peut être utilisée pour mettre le bateau sur ber si on ne « casse » pas la remorque.

  • Dernière technique si l’eau est proche : la catapulte. Il s’agit de reculer dans l’axe assez vite et de donner un coup de frein puissant. Le bateau étant bien guidé il va descendre tout seul sans effort. Il aura bien sur fallu prévoir une aussière pour éviter de le voir partir sans destination précise sur les flots.

A la remontée :

Bien veiller a mettre le bateau dans l’axe de la remorque. On peut avoir des difficultés s’il y a un courant latéral. Dans ce cas demander à un équipier de retenir l’arrière par une aussière.

La remorque étant basculée, le premier rouleau doit presque toucher le sol. Le bateau pourra ainsi monter sur ce premier rouleau sans difficulté. Pour ce faire, la découpe de la partie basse des premières chandelles est une nécessité comme mentionné précédemment.

l'anneau de d'attache du treuil sur l'étrave du bateau doit être bien positionné .

Il doit être placé assez bas pour assurer un bon axe de traction. 10 centimètres au-dessus de la ligne de flottaison est une bonne cote. Ceci permet de ne pas tracter trop vers le bas ce qui entraîne la chute du bord d’attaque du saumon entre les rouleaux et en conséquence un effort important pour lui faire passer l’obstacle. Il faut pouvoir tirer le plus horizontalement possible.

Bateau bien guidé à la descente, treuil puissant à la remontée, bateau surfant dans l’axe, je vois l’avenir avec sérénité et autonomie

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Philippe