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MÂter le DC20 ?

Quelques propriétaires mâtent leurs DC20 à la grue. Certains utilisent une chèvre. D'autres enfin sont partisans du mâtage à la main. Le DC20 permet toutes les techniques, encore un avantage de ce super bateau.

Le mâtage à la main.

Nous pratiquons le mâtage à la main sur Plijadur depuis plus de 15 ans. Le plus souvent nous l'effectuons bateau sur la remorque. A deux personnes en forme, c'est sans difficulté majeure. A trois c'est confortable. A quatre c'est facile.

En bref, mât couché, axe de rotation du mât en place dans le pied de mât, le positionnement des protagonistes est le suivant: N°1 dans le cockpit, N°s 2 et 3 sur le capot de la cabine et N°4 à terre à l'avant tenant un bout prolongeant la drisse de génois.

Le N°1 passe son épaule sous le mât. Il soulève en poussant principalement avec les jambres. Les N°s 2 et 3 prolongent le mouvement de levée du N°1 et soulèvent le mât jusqu'à la verticale. Le N°4 accompagne la levée en tirant sur le bout. Le N°2 tient le mât en position verticale. Le N°1 ou 3 fixe le ridoir d'étai. Le plus dure est fait. Le bateau est alors mâté.

L'opération de mâtage doit tenir compte des caractéristiques du bateau. La mât bois est plus lourd que le mât alu mais ça le fait aussi. Le gréement suisse dispose de 2 paires de bas haubans. La paire avant doit être décrochée provisoirement avant l'opération.

Nous mâtons généralement le bateau à deux, bateau sur la remorque.

Sur Plijadur, le mât est en alu, le gréement est "français" avec une paire de haubans et de bas haubans. Tous les réglages reviennent au cockpit. .

Le mâtage commence en fait au démâtage. Nous devons démater en pensant au remâtage à venir ! Nous changeons régulièrement de plans d'eau durant la saison. Au début, je démontais tout. Petit à petit, j'ai modifié ma pratique pour gagner du temps de mise en oeuvre. Maintenant, je pars du principe que moins on démonte, moins on a à remonter. Le gain de temps à l'arrivée n'est pas négligeable

Le démâtage

La bôme est rentrée dans la cabine sans toucher au bout de prise de ris et à l'écoute de GV. Nous leur donnons simplement le mou suffisant. Nous décrochons par nécessité le hâle bas de bôme et le bout de réglage de la bordure. Nous décrochons enfin le pataras et l'amarrons au mât. Nous laissons en place sans les toucher les haubans et les bas haubans.

Pour démâter, je commence par refermer en le tirant à fond le capot de la cabine. J'y attache un pare-battage qui servira de support au mât couché. (l' élasticité du pare-battage est la bienvenue pour la pose du mât et lors du transport). Je désserre ensuite le gros boulon-oeil de l'axe du mât dans le pied de mât pour permettre la rotation du mât. Je repère le réglage du ridoir d'étai avec un morceau de scotch. Je retrouverai ainsi directement le réglage initial au remontage. Je dessère enfin le ridoir d'étai et le décroche de sa fixation. Mon coéquipier (le plus souvent mon frère Pierre) tient le mât en position verticale. L'étai décroché, le mât peut basculer sur l'arrière. A deux, positionnés sur le capot de la cabine nous accompagons la bascule du mât sur l'arrière jusqu'à ce qu'il vienne reposer à l'horizontale sur le pare-battage. cette bascule ne pose pas de réels problèmes. Il ne faut pas hésiter. Plus l'opération est faite en continue et assez rapidement, moins elle est difficile. (Nous avons testé cette même bascule toujours à deux avec la drisse de génois en retenue. Cela rassure mais lorsque le mât approche de l'horizontale le bout de retenue n'est plus efficasse et crée un temps de blocage qui vient contedire la nécessaire rapidité de la fin de la descente).

Lorsque le mât est couché, il repose sur le pare-battage et est retenu par l'axe en pied de mât. Il convient alors de dégager cet axe et repositionner le mât sur le balcon avant en position route en appui sur le pare-battage. Une sangle fixe le mât au balcon. A l'arrière la sangle passe dans les taquets arrières en faisant un tour mort autour du mât. La tension de cette sangle aussure une compression sur le pare-battage. Le mât est parfaitement maintenu.

Le mâtage à deux.

Le mât est reculé pour que l'axe de rotation puisse être engagé et fixé dans le pied de mât. La girouette est installée et réglée. Le circuit des différents bouts, haubans, bas haubans .... est ajusté pour éviter tout obstacle et accrochage lors de la levée du mât. La goupille du ridoir d'étai est prépositionné au niveau de l'étrave avec sa fixation de sécurité. Le N°1 se positionne sur le capot de la cabine. Le N°2 se tient dans le cockpit devant l'entrée de la cabine. Il passe l'épaule sous le mât et soulève le mât en poussant sur les jambes puis sur les bras. C'est le moment critique car c'est dans cette position que le mât est le plus lourd. Le N°2 tient le mât en appui sur son genoux légèrement fléchi et attend que le N°1 viennent se positionner à côté de lui sur le capot de la cabine. A deux, la levée du mât ne pose ensuite plus de réel problème. La levée se fait avec un mouvement continu. Mât vertical, le N°1 tient le mât tandis que le N°2 se déplace à l'avant, passe la goupille dans le ridoir d'étai et sécurise la fixation..

Le serrage du ridoir d'étai jusqu'au scotch permet de régler le mât sur ses marques habituelles.

La bôme est sortie de la cabine et fixée au mât. Les bouts qui ne sont pas déjà en place sont passés.

Le bateau est grée et peut être mis à l'eau.

Cette opération est possible à flot, nous le faisons aussi, mais le bateau est forcément moins stable.

Bien sûr entre la théorie et la pratique il y a toujours un écart. Ainsi dans le film illustrant cette manoeuvre, nous n'avons pas vu que le bout de hâle bas de spi s'était glissé sous le pied de mât rendant la fixation du ridoir d'étai difficile. Nous avons dû légèrement réincliner le mât pour dégager le bout du hâle bas. Mais en général, cela se passe sans trop de souçi.

A trois ou à quatre positionnés comme indiqué précédemment l'opération de levage est d'autant plus facile.

Une petite vidéo du levage de mât vous est proposée après les quelques arrêts sur images ci-après

Plijadur est sur sa remorque. Il sera mis à l'eau à l'aide du portique démonté et rangé sur la remorque.

La girouette est fixée et réglée. Je commence par elle pour ne plus l'oublier.

 

Le mât est reculé à hauteur du pied de mât

 

L'axe du mât est glissé dans le pied de mât. Cette opération se fait à la main (pas besoin de coups de marteau..).

Pour faciliter cette opération j'ai glissé un tube ajusté à la largeur du mât. La vis de fixation glisse dans ce tube et ressort de l'autre côté. J'ai opté pour un boulon-oeil de fixation pour faciliter le serrage et le désserrage à la main

 

Mât levé, ridoir d'étai fixé, je serre le ridoir jusqu'au scotch collé lors de l'opération de dématage.

Je retrouve ainsi directement les réglages du mât.

 

Le bateau mâté et gréé attend tranquillement la marée haute pour rejoindre son mouillage.

 

Un petit film vous permet de visualiser l'opération de levage. Il n'est pas parfait mais il a le mérite d'exister.

Vous constaterez que passé le point critique, le mât incliné n'est plus difficile à soulever. Nous avons même accrocher les deux bas haubans sans que cela ne soulève un réel problème.

Cliquer sur l'image pour lancer le film.

Voilà, c'est maintenant à vous de jouer !

Alain